
Décidément, pas une semaine (pas un jour oserais-je dire) ne se passe sans qu’une annonce fracassante ne traverse l’Atlantique. Après l’Ukraine, le Groenland, le Canada, le canal de Panama, le Mexique... c’est cette fois l’Europe qui est dans le viseur du Président américain. Pour avoir eu l’outrecuidance de contester les choix diplomatiques et économiques de ce dernier, les représentants du Vieux Continent se trouvent dans son viseur. Ce sont même les secteurs d’activités les plus florissants qui se voient menacés de représailles inédites en raison des choix de Bruxelles de lancer des représailles commerciales sur certains produits américains (en réponse, rappelons-le aux taxes américaines sur l’acier et l’aluminium).
Une escalade économique qui prévoit une augmentation des taxes de 200% sur les vins et spiritueux français. Inutile de préciser que ce genre d’annonce fait particulièrement tousser localement le monde du Champagne pour qui les Etats-Unis sont le premier marché à l’export avec plus de 26 millions de bouteilles et un chiffre d’affaires de 800 millions d’euros. Deux chiffres qui pourraient être fortement impactés si les Américains tenaient leur promesse.
Reste à savoir si celle-ci est vraiment tenable. Catastrophique pour la Champagne, un assèchement du marché US le serait aussi pour la fiscalité américaine (qui percevrait moins de droits de douane) pour les importateurs américains et les secteurs de la restauration, de l’hôtellerie et du luxe. Pour un dollar de vin et spiritueux importés, le marché américain génère selon les professionnels plus de 4 dollars de business. Aussi chauvin soit-il, pas sûr que le monde des affaires américain soit prêt à laisser filer une telle manne sur un coup de poker.