Humeur

Plus d’Etat ou mieux d’Etat ?

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Alors que la dette continue de filer (3 000 milliards d’euros, soit 113% du PIB), il ne se passe pas une journée sans que de nouvelles revendications se fassent jour pour demander à l’Etat d’intervenir encore et toujours. Déjà largement endetté avant la crise du Covid, l’Etat central a lui-même ouvert une brèche avec le fameux Quoi qu’il en coûte. La tentation de déplacer le curseur pour débloquer de nouvelles aides est grande. Après les indemnités carburants, chèques énergie, chèques bois, aide « gaz-électricité » ou « amortisseur électricité » pour les boulangers… il faut désormais y ajouter les revendications des médecins libéraux.

Il ne s’agit pas de contester les besoins de chacun. Mais parler argent ne doit pas être incompatible avec l’évocation de la nécessité d’assurer un minimum d’équilibre budgétaire pour les générations futures. Car parallèlement à toutes ces demandes il convient de ne pas oublier le coût quasiment incompressible des fonctions régaliennes (police, justice, défense…) auxquelles il faut ajouter l’Education nationale et l’Hôpital public, indispensables au bon fonctionnement d’une République digne de ce nom. Alors plutôt que de demander plus à l’Etat, envisageons « mieux d’Etat » - au même titre qu’il nous est demandé de mieux consommer notre énergie... - et revoir, sans tabou ni faux-semblants, les besoins réels et la manière dont sont distribués aides et accompagnements, trop souvent sans contrepartie ni contrôles suffisants. Demander plus à l’Etat aujourd’hui, c’est consentir à plus d’efforts demain.