Tandis que se rapproche à grands pas le débat sur l’allongement de l’âge du départ à la retraite (63, 64 ou 65 ans, faites votre choix) les premières crispations se font déjà jour. Difficile en effet d’annoncer aux Français qu’ils devront travailler encore plus longtemps, quand en parallèle, on affiche des taux d’emploi aussi faibles : avec 65,4% de taux d’emploi chez les 15-64 ans quand l’Allemagne pointe à 75,9%... la France figure à la 11e place du classement européen. Or, un nombre moindre de travailleurs engendre logiquement et mécaniquement de moindres cotisations et ressources pour le système social. Et malgré un plan de formation des chômeurs sans précédent (15 milliards sur 5 ans, plus d’un million de formations engagées en 2021 par les financeurs publics et 600 000 via les CPF), les entreprises peinent encore à recruter.
Un « pognon de dingue » certes, mais dépensé à raison, puisqu’il faut tout mettre en œuvre afin d’accompagner le retour à l’emploi de toutes et de tous. Soit. Mais l’absence de résultats probants et immédiats prouvent une fois de plus que malheureusement la question semble bien plus sociétale et culturelle que purement sociale et financière. Capables de prendre des mesures contraignantes et à effet quasi-immédiat en matière environnementale notamment ces derniers temps, nos gouvernants n’ont plus qu’à en faire de même en matière d’emploi. Dans ce cadre, les réformes que l’on sait indéniablement nécessaires n’en seront que mieux acceptées par les Français qui sont déjà habitués à faire leur part d’effort.