Choose France ! Le plaidoyer pour la réindustrialisation du pays sonne dans le vide. Certes il est soutenu au plus haut niveau de l’Etat par la parole présidentielle et l’organisation d’un sommet destiné à convaincre les dirigeants des grandes entreprises à investir dans l’Hexagone. Encore faudrait-il que les paroles s’accompagnent d’actes concrets, voire au minimum que la réalité ne vienne pas plomber les rêves entrepreneuriaux.
Et c’est malheureusement ce qu’il s’est passé ce 18 novembre avec l’annonce de la fermeture de trois sites sur quatre du géant de l’acier NovAsco, avec 500 suppressions d’emplois à la clé. Un terrible échec au pire moment pour l’industrie made in France. Une débâcle qui pointe aussi les limites de la stratégie du pays, qui repose sur des injections de subventions. De l’argent public déversé sur fond de chantage à l’emploi sans réelle contrepartie. Et en la matière, NovAsco est un cas d’école : 85 millions d’euros déversés par l’Etat vers un groupe qui n’en n’aurait investi de son côté que 1,5 million... sur les 90 millions d’euros promis ! Au total, selon le journal Le Monde, sur ce seul dossier, l’Etat aurait versé pas moins de 200 millions au cours des 11 dernières années.
Un scandale absolu au regard de l’état des finances publiques, mais aussi de la nonchalance avec laquelle sont distribués ces montants. Si le ministre de l’Industrie annonce vouloir saisir les tribunaux contre le groupe Greybull qui avait repris l’entreprise en 2024 (!), on ne peut que l’encourager à enquêter sur les étapes des processus décisionnels de notre administration qui permettent à des fonds d’investissements étrangers de toucher des sommes astronomiques qui disparaissent instantanément dans la nature mais qui visiblement ne sont pas perdues pour tout le monde, sauf pour le contribuable français.