Humeur

Pas de tabou, mais pas d’idées non plus

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Le Premier ministre a prévenu : « Rien n’est tabou » dans le débat sur l’effort budgétaire. A priori cela sonne comme une bonne nouvelle pour espérer relever les finances - pour lesquelles dont on use et abuse des expressions les plus catastrophiques depuis des années sans que rien ne change - aux abois.

Pas de tabou donc. Mais pas d’idées non plus. Car hormis rejeter une énième augmentation d’impôts qui serait de toute façon intenable (les Français doivent-ils remercier leur gouvernement pour cet éclair de lucidité ?), qu’a proposé François Bayrou dans son allocution du 15 avril dernier ? Pas grand chose en réalité. Malheureusement pourrait-on ajouter.

Quelques constats, dont un fameux « Nous ne travaillons pas assez et nous ne produisons pas assez » et des ballons d’essai relativement vagues, pour gratter quelques économies, dont l’abattement de 10% des retraités ou la remise en cause de certaines aides aux entreprises voire « de prestations sociales qui n’atteignent pas leur objectif »... Un peu court de la part d’un Premier ministre dont le premier mandat électif remontre à 1982 et qui aura été maire, président de conseil général, député européen, ministre à plusieurs reprises et qui était Hautcommissaire au Plan depuis 2020.

Un CV éloquent dont on serait en droit d’attendre des solutions concrètes et courageuses dont celles qui s’imposent à l’esprit de tous les Français tant elles n’ont jamais été osées, à savoir des réelles économies dans le fonctionnement et les dépenses de l’État. On avait dit : pas de tabou !