Dans son inévitable recherche d’économies à la suite des mauvais chiffres du déficit publics annoncés la semaine dernière (5,5% du PIB contre 4,9% prévus), le Gouvernement a déjà dévoilé ses pistes de réflexions, en tête desquelles une nouvelle réforme de l’assurance-chômage. L’idée est simple : faire des économies en réduisant la durée d’indemnisation tout en encourageant les chômeurs à retrouver le plus vite possible un emploi et donc espérer atteindre le plein-emploi et recueillir encore davantage de charges patronales. Dépenser moins, engranger plus. Limpide. Sur le papier. Dans les faits, les oppositions dénoncent la fameuse et implacable « stigmatisation » des demandeurs d’emploi. Et se précipitent sur l’occasion de pointer la baisse des impôts sur les entreprises qui coûterait cher à l’Etat, en oubliant de préciser que ces réductions d’impôts ont inévitablement permis de maintenir le pouvoir d’achat et l’emploi à flot malgré les intempéries.
Montrer du doigt les baisses d’impôts comme la cause des recettes moins importantes de l’Etat c’est oublier un peu rapidement que la France est l’un des pays les plus taxés au monde, notamment sur le travail. Et que les « cadeaux » fiscaux aux ménages et aux entreprises ne sont qu’un juste rééquilibrage promis depuis bien longtemps déjà, voire un enrayement des taxations trop longtemps utilisées pour combler les lacunes de gestion gouvernementales depuis la fin du XXe siècle. Reste toutefois à régler l’épineuse mais non moins véritable question des « superprofits » engrangés ces deux dernières années par certaines très grandes entreprises en période de forte inflation et de hausse de coûts de l’énergie, ne serait-ce que pour envoyer un message de compréhension et de solidarité pragmatique aux Français. Pour plus de limpidité là aussi.