Humeur

Pari ou gâchis ?

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Ouvert en 2001, l’aéroport de Paris Vatry n’a jamais fait l’unanimité. Ses détracteurs du premier jour n’ont pas changé d’avis et restent persuadés que la création d’un tel aéroport « au milieu des champs de betteraves » reste une utopie vouée à l’échec malgré les fortes sommes d’argent public injectées en plus de 20 ans.

Ses défenseurs, de moins en moins nombreux au fil des ans, arguent un modèle différent à un peu plus de deux heures de Paris, où les aéroports engorgés pourraient s’appuyer sur la piste marnaise pour délester une partie de leur trafic.

Difficile de trouver une vérité absolue entre les deux camps, à commencer par les élus locaux, coincés entre le marteau de l’abandon d’une infrastructure existante extrêmement coûteuse et l’enclume du sentiment de gâchis de baisser les bras aussi proches, peut-être, de trouver la solution ou le partenariat qui permettrait de voir enfin le bout du tunnel, ou plutôt de la piste...

D’où la volonté du président du Conseil départemental de la Marne d’étudier les opportunités de partenariats à l’international, à défaut d’intéresser les acteurs français, Aéroports de Paris en tête, soupçonnés par certains en coulisses de patienter afin d’obtenir un équipement à vil prix quand les collectivités auront décidé de stopper leur accompagnement financier.

Alors la Chine, coup de bluff, mirage ou pari de la dernière chance ? Quelle qu’en doit l’issue, on ne pourra en tout cas pas reprocher aux élus locaux d’avoir abandonné Vatry en rase campagne, contrairement à certaines autorités nationales, qui brillent dans ce dossier au mieux par leur silence voire leur indifférence.