Humeur

Orages en vue

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

La proposition du Premier ministre de supprimer deux jours fériés avait pu être interprétée ou imaginée comme un ballon d’essai, en vue, peut-être d’être divisée par deux voire de revenir sous une autre forme. Hélas, non : Matignon persiste et signe en cette période estivale avec un document d’orientation envoyé aux partenaires sociaux le 9 août dernier. Sans même évoquer les jours fériés menacés de suppression (8 mai et lundi de Pâques) hautement symboliques pour de nombreux Français et sur lesquels on pourrait disserter des heures, il semble que le gouvernement ne prenne pas la mesure de l’impopularité d’une telle décision. Cet été a vu la création du phénomène « Nicolas », symbole du jeune actif toujours sollicité pour payer plus d’impôts sans avoir le sentiment d’être considéré ou de recevoir à la hauteur des prélèvements qu’il subit. Certes très caricatural, le phénomène reste néanmoins viral et quasiment sept ans après l’apparition du mouvement des Gilets Jaunes, ce gouvernement qui ne tient qu’à un fil serait sans doute bien inspiré de ne pas sous-estimer les mouvements qui se créent sur des bases de pouvoir d’achat en berne. D’autant plus quand les Français concernés et sollicités sont, une fois encore, ceux qui travaillent, les mêmes donc que ceux qui paient l’impôt sur le revenu. Hum, enfin une partie d’entre eux puisque pour rappel, le nombre de foyers assujettis à l’impôt sur le revenu est de 18,2 millions sur les 40,7 millions de foyers fiscaux du pays. Un sentiment d’injustice qui risque de faire gronder face à ce qui n’est rien d’autre qu’un nouvel impôt qui ne dit pas son nom mais qui devrait rapporter 4,2 milliards d’euros. Le prix du choix de la facilité et du renoncement à faire de vraies économies.