Humeur

On solde !

Circulez il n’y a rien à voir. C’est en substance la réponse des dirigeants français d’Amazon au Ministre de l’Economie qui lui demandait de décaler ses “Prime Days”, sortes de soldes du géant du e-commerce à l’échelle mondiale. Problème, celles-ci étaient organisées plus d’une semaine avant le début des très réglementés soldes en France.

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Benjamin Busson

Et c’est bien là que le bât blesse : comment lutter contre de telles pratiques, face à des acteurs internationalisés, sans obligation réglementaire ou presque, ne répondant à aucune règle fiscale (44 milliard d’euros de vente en Europe, zéro impôt sur les sociétés, selon le Guardian). Sans tomber dans une caricature altermondialiste d’opposition systématique au “progrès”, il reste néanmoins de la responsabilité de chacun de se questionner sur le modèle de son économie du futur. Il est autorisé voire encouragé de se demander si l’avenir doit absolument passer par ce modèle unique de livraison à domicile expresse asphyxiant toute forme de concurrence sur son passage, car c’est sans doute de cela dont il s’agit en toile de fond dans un avenir à moyen terme.

A part ça, si la firme a annoncé avoir battu ses objectifs de vente avec +6% des recettes aux Etats-Unis (à 11 milliards de dollars...) la direction française est restée plus discrète sur ce succès hexagonal, annonçant seulement avoir battu un record. Sans toutefois donner de chiffres. Histoire sans doute de ne pas agacer davantage les commerçants “physiques” français déjà très marqués par la crise sanitaire...