Humeur

On ne joue plus

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Benjamin Busson

Ludique. Nul besoin d’avoir fait de grandes études ou d’avoir reçu une éducation particulièrement élitiste pour connaître ce mot de vocabulaire relativement courant. Et pourtant, son utilisation dans un intitulé du bac en filière professionnelle : « selon vous le jeu est-il toujours ludique ? » semble avoir posé problème à bon nombre de candidats, si l’on en croit les témoignages d’élèves et de professeurs qui ont suivi l’épreuve.

Souvent remis en cause ces dernières années, le niveau des bacheliers est une fois de plus pointé du doigt. Après les lacunes en maths ce sont cette fois les errements en matière de vocabulaire et d’orthographe (les destinataires de CV et de lettres de motivation s’en sont aperçus depuis longtemps déjà) qui sont sous le feu des projecteurs. Absence d’habitude de recourir à l’écriture, délaissement de la lecture… à force de les protéger et de leur trouver des excuses, les jeunes générations se trouvent complètement exonérées de leurs propres lacunes.

Alors à qui la faute ? Au système éducatif ? Au « programme » ? Au corps enseignant ? A la cellule familiale ? Aux jeunes eux-mêmes ?

Coupables de négliger leur culture générale au détriment de nouvelles priorités plus futiles, ces derniers ont évidemment une responsabilité. Car à l’approche du bac et de l’âge adulte tant revendiqué, il faut savoir assumer sa propre ignorance. D’autant qu’elle leur sera rapidement opposée quand, bac en poche, ils postuleront pour des activités professionnelles, sans doute peu ludiques, quoi que...