Humeur

New Deal

Lecture 2 min
Benjamin Busson

La situation dramatique que connait l’Afghanistan prend une connotation particulièrement symbolique. En premier lieu parce que la reprise du pays par les talibans intervient à peine deux semaines avant le retrait définitif des Américains prévu le 31 août. Les images sont d’ailleurs dévastatrices pour la communication américaine, rappelant inévitablement celles de l’évacuation de l’ambassade américaine de Saïgon, au Vietnam, en 1975.

Mais au-delà des images, les faits plaident eux aussi pour un bilan désastreux de la politique occidentale menée à Kaboul. 20 ans après le 11 septembre 2001, date à laquelle tout a commencé, le retrait US et le retour en force des talibans sonnent forcément comme un constat d’échec avec un bilan humain archi-catastrophique et une ardoise astronomique (2 261 milliards de dollars pour les Américains).

Avec en toile de fond une autre défaite américaine. Car une nouvelle donne mondiale se dessine, dominée par la Chine, à qui l’on prête de fortes velléités commerciales en Afghanistan. Notamment en termes de projets miniers pouvant alimenter la production de lithium, un élément indispensable à la fabrication des batteries de véhicules électriques. Un marché qui pourrait donc connaître de fortes transformations au cours des prochaines années... depuis Kaboul.