Humeur

Miroir déformant

Lecture 2 min
Benjamin Busson

Il faut l’avouer, les images sont impressionnantes. La mobilisation des “anti” (vaccination, passe sanitaire, gouvernement... selon l’heure de la manifestation) laisse entrevoir un mouvement populaire de grande ampleur. Si l’on excepte les excès en tous genres qui émaillent ces manifestations et les revendications aléatoires, force est de constater qu’elles réunissent une partie de la population qui ressent indéniablement un besoin de descendre dans la rue pour se faire entendre.

Pas étonnant d’ailleurs de retrouver dans leurs rangs de nombreux ex-gilets jaunes désormais transformés en défenseurs d’une certaine “liberté”. Quand on se souvient des dégâts causés à l’hiver 2018, le mouvement ne peut être pris à la légère. Et pourtant, il suffisait de se rendre au restaurant la semaine dernière, juste après la mise en place du passe sanitaire que l’on accusait déjà de mener le pays à la ruine, pour s’apercevoir que les terrasses étaient pleines, que les réservations étaient indispensables et que les touristes étrangers n’hésitaient pas à brandir leur précieux sésame sans broncher.

Cet été, du côté des professionnels, le manque de main d’oeuvre semble bien plus pénalisant pour l’activité aujourd’hui que le passe sanitaire. Deux France, deux ambiances, un malaise commun ?