Humeur

Miroir aux alouettes

Lecture 2 min
Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Comment un éditorialiste peut-il résumer en quelques lignes seulement le flot d’idées qui lui passent par la tête quand l’actualité se bouscule autant en quelques jours. Petit résumé en vrac : claque électorale pour la majorité, victoire écrasante du RN, renouveau du PS, vexation présidentielle et dissolution, alliance inattendue RN-LR, éclatement (et enterrement ?) des LR, alliance improbable du Nouveau Front Populaire (et re-disparition du PS ?)… Entre dimanche et jeudi dernier, il y avait de quoi avoir le tournis en essayant de suivre les rebondissements des épisodes successifs de la saison 2024 de la France politique.

À moins de deux semaines du premier tour des ces législatives anticipées, après le miroir aux girouettes, la foire aux alliances et aux accords en tous genres, voici donc venu le temps du miroir aux alouettes avec son lot de parachutages inédits sans qui le tableau ne serait pas complet. Et bien évidemment, on assiste déjà aux premières promesses de campagne plus alléchantes les unes que les autres : baisse de TVA, baisse des coûts de l’énergie, augmentation du SMIC et des salaires, baisse de l’âge de la retraite… Bref on rase gratis, sans compter, au mépris de toutes les notions d’équilibre budgétaire.

La campagne étant éclair, les promesses doivent tonner bien fort pour attirer l’électeur prêt à tout gober pour renverser la table. Le problème, c’est à la fois que les alliances sont de circonstances et n’ont aucune chance de perdurer après le 7 juillet, et que les promesses ne seront évidemment pas tenues faute de moyens. Le tableau est si caricatural qu’il pourrait être drôle, s’il n’était pas aussi effrayant.