
La cryptomonnaie serait-elle devenue le nouveau fantasme des bandits de grand chemin ? Ces derniers mois, plusieurs épisodes spectaculaires de délinquance violente ont touché les entrepreneurs en cryptos : enlèvement à domicile, demandes de rançon, doigt coupé, extorsion... et plus récemment, une tentative d’enlèvement en plein jour, en pleine rue, au coeur de Paris. Des modes opératoires ultra-violents qui témoignent de la détermination des auteurs, qu’ils soient commanditaires ou hommes de main.
Une détermination sans doute alimentée par l’appât du gain supposé et sans doute la croyance que les cryptomonnaies peuvent se transmettre et s’échanger sans contrôle ni traçabilité, permettant un enrichissement rapide et à peu de risques. Un fantasme tant la blockchain est censée sécuriser cette monnaie qui s’avère donc bien plus virtuelle que le danger auquel sont exposés ses riches détenteurs.
À moins que les commanditaires de ces enlèvements ne soient eux aussi des petits génies de la Tech ayant trouvé la parade à la traçabilité vantée par les promoteurs des cryptos ? Au-delà de cette question de sécurité publique, qui ne concerne pour l’heure que quelques opérateurs fortunés, ces nouveaux épisodes anxiogènes interpellent sur la violence de la société française. Avec la multiplication de ces actes, le terme de « mexicanisation » de la société française, employé par Eric Larchevêque, fondateur de Ledger (dont l’associé a été victime de séquestration en début d’année) laisse à réfléchir. Prisons attaquées à l’arme lourde et dont les gardiens sont abattus sur la voie publique, pompiers écrasés lors de rodéos sauvages qui se multiplient, fusillades à Rennes, cocktails molotov sur le commissariat de Rilleux-la-Pape... Finalement, ça n’est pas si loin le Mexique...