Humeur

Mauvais timing

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

L’actualité a cela de formidable qu’elle permet d’entrechoquer des informations qui parfois remettent les choses en perspective. Dernier exemple en date avec le tant attendu programme de mesures destinées à endiguer le déficit public dévoilé par le Premier ministre. Un plan de réduction de la dette qui comporte son lot de mesures impopulaires, dès lors que l’on ose s’attaquer aux retraites, aux jours fériés ou au nombre de postes de fonctionnaires.

Evidemment, pour les Français, les entreprises et les collectivités, qui n’ont pas l’impression - à raison - de ménager leurs efforts au quotidien, leur demander d’en faire davantage devient un irritant qu’il ne faut pas voir comme un signe de mauvaise volonté mais plutôt comme un signal incitant à se diriger vers d’autres solutions. Dans un pays où le travail est déjà surtaxé tant du côté de l’employeur que de l’employé, venir proposer la suppression de deux jours fériés relève au mieux de la maladresse, voire de l’incapacité à sentir le malaise qui s’est emparé du pays depuis quelques années.

Alors, quand dans le même temps le Canard enchaîné révèle que la Cour des comptes s’apprête à accueillir dans ses rangs une ancienne ministre de François Hollande, les dents grincent. Il ne convient pas ici de juger des compétences ou du bien-fondé de cette nomination mais il est parfaitement entendable que le fait que celle-ci concerne l’épouse d’un député susceptible de faire peser une motion de censure sur le gouvernement puisse interpeller. D’autant plus lorsqu’elle intervient quand les Français sont appelés à davantage d’efforts pour un pays dont « le diagnostic vital comme Etat est engagé », dixit le Premier ministre. Il n’en fallait pas plus pour que les adversaires politiques du gouvernement se saisissent de l’aubaine et s’en emparent. Au plus mauvais moment.