Humeur

Marche ou grève

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Benjamin Busson

Non sans avoir rappelé d’entrée de jeu le caractère intangible du droit de grève pour éviter tout malentendu, force est de constater que ce droit fait aussi l’objet d’un tabou : celui de son traitement et de son dévoiement par certaines organisations syndicales, minoritaires de surcroît. En profitant des périodes de forte affluence pour mettre la pression sur leur direction, elles exercent un chantage à l’activité, prenant en otage leurs propres clients. Clients qui leur achètent – à prix d’or en ce moment – un service et qui se trouvent dans l’impossibilité d’en bénéficier au tout dernier moment. Ces organisations qui font mine d’oublier la protection dont elles ont bénéficié pendant la crise sanitaire et les 10 milliards de dettes effacés par l’Etat en janvier dernier. Et qu’à lui seul le mouvement de 2019 - contre la réforme des retraites - a coûté la bagatelle d’un milliard d’euros à leur employeur, autrement dit à l’Etat, qui renfloue avec l’argent des Français. Ces mêmes contribuables, soignants, hôtesses de caisse, enseignants, employés du privé… eux aussi fortement impactés par la crise sanitaire et qui attendent avec impatience leurs congés pour rejoindre leur famille et se reposer.

Une réponse au nombrilisme de certains militants venus expliquer sur les plateaux télé avec aplomb à quel point leur situation était plus difficile que celle de la moyenne des Français. Pour rappel, à la suite du mouvement du 6 juillet, la direction de la SNCF a proposé une hausse moyenne des salaires de plus de 3%, pour un coût de 280 millions d’euros pour l’entreprise. Une offre encore estimée insuffisante par la CGT.