Le scrutin était annoncé serré, il n’aura finalement laissé place à aucun suspense. La réélection de Donald Trump quatre ans après avoir été battu par Joe Biden aura surtout surpris de ce côté de l’Atlantique. Tant par son ampleur que par sa rapidité, la victoire de celui qui est à la fois le 45e et le 47e président des Etats-Unis est source de nombreuses leçons. Parmi celles-ci, la première est qu’en politique, personne n’est jamais définitivement hors course, malgré l’âge, les affaires judiciaires, les outrances ou les excès. La seconde est que tous les coups sont permis et qu’en démocratie, être de bonne foi et mesuré n’est pas indispensable pour faire un vainqueur. La troisième leçon est celle que les Etats-Unis ne sont pas la France... et que notre culture, plus latine qu’anglo-saxonne, ne nous permet pas de sonder avec précision le cœur et l’esprit des Américains par le biais de notre approche européenne. La quatrième leçon majeure est que Los Angeles et New-York ne résument pas les Etats-Unis et que le soutien appuyé des artistes et des intellectuels ne pèsent pas au point de faire basculer un scrutin.
Enfin, au-delà de la victoire d’un candidat, c’est aussi l’échec du camp sortant – durant son mandat comme lors de la campagne – qu’il convient de mettre en lumière. Autant d’enseignements parmi tant d’autres encore, qui pourront sans doute donner des idées à des politiques adeptes du populisme électoral, à des septuagénaires en mal d’action et de pouvoir, voire peut-être même à d’anciens présidents en quête d’un come-back inespéré, d’ici deux ans, quand commencera vraiment notre campagne présidentielle.