Humeur

Le grand écart

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Benjamin Busson.

En cette fin d’année 2022, et alors que tous les regards sont tournés vers les prix de l’énergie et les craintes en matière d’approvisionnements, il est un secteur qui ne connaît pas la crise : le luxe. Avec des évolutions de ventes à +28% sur les 9 premiers mois de 2022, tous secteurs confondus, les activités du groupe de Bernard Arnault connaissent une progression fulgurante notamment en Europe, aux Etats-Unis et au Japon. Avec 56,485 milliards d’euros de ventes, les 9 premiers mois de 2022 enregistrent déjà 12 milliards de plus que la même période en 2021. Chez Hermès, même performances insolentes avec 3,14 milliards de ventes au 3e trimestre soit une progression de +32,5% grâce notamment aux Etats-Unis. Côté cosmétiques aussi, L’Oréal affiche des ventes en hausse de près de 20% au 3e trimestre et un résultat lui aussi qui bondit de 20% par rapport à 2019, année de référence avant Covid.

Des résultats encore loin de leur potentiel maximal si l’on tient compte d’un marché chinois encore au ralenti. S’il n’est pas encore totalement à l’abri d’un coup de froid en 2023 avec l’impact des hausses de l’énergie, le luxe est relativement épargné jusqu’à présent par la capacité de sa clientèle à pouvoir absorber les hausses de prix. Une chance inouïe que n’ont pas les activités commerciales
« classiques » ou bon marché pour qui les hausses vont s’avérer difficiles à appliquer cet hiver, sous peine de voir les ventes s’effondrer et les clients s’éloigner de leurs produits. C’est tout le paradoxe des crises. Et leur cruauté.