Humeur

Le coût du futur

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Qu’en penser ? Alors que la France vient de décrocher le Prix Nobel d’Economie en la personne de Philippe Aghion, comment expliquer que tout le monde s’en félicite ou le cite, mais que personne n’écoute et n’applique ses préconisations ? Si le Nobel d’Economie n’est pas synonyme d’infaillibilité absolue en matière de raisonnement, il est mondialement entendu que son lauréat est récompensé pour la qualité de ses travaux et que ceux-ci soient en mesure d’apporter des solutions pragmatiques à un pays en proie à un endettement abyssal. « Il faut produire pour distribuer », martèle d’ailleurs l’économiste, dans un propos désarmant de logique. Une logique, justement, qui n’est pas partagée par tous.

Prélèvements obligatoires records + dépenses records = endettement record. Cette addition aux allures de mauvaise blague devrait alerter tout responsable politique digne de ce nom et, par ruissellement, tenter de mobiliser les citoyens dans la cause du désendettement. Au lieu de quoi, l’on assiste, ébahis, au concours Lépine des propositions les plus désespérantes (désespérées) pour tenter d’accéder au pouvoir. Le pouvoir plutôt que l’intérêt commun, le chaos plutôt que la stabilité. Démission du Président, dissolution de l’Assemblée nationale, censure du gouvernement… chacun y va de son idée de génie pour accélérer le calendrier politique au mépris des Français.

Quant à l’épisode du chantage à la censure sur fond de réforme des retraites, au-delà du coût exorbitant (500 millions d’euros en 2026, 3 milliards d’euros en 2027 et 5,8 milliards d’euros en 2035) il est un véritable bras d’honneur envoyé aux travailleurs nés après 1965, à qui l’on demandera ensuite de payer la note. Une de plus. Une de trop ? Les Français jugeront.