Humeur

Le choix n’a pas de prix

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

« Quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console ». La citation attribuée à Talleyrand a pris tout son sens dans la nuit de jeudi à vendredi au visionnage du débat Trump-Biden dans le cadre de la campagne des élections présidentielles américaines. Ou quand l’autoproclamée première puissance mondiale offre un spectacle inquiétant dans un exercice télévisé qui n’aura convaincu personne. D’un côté, un ancien président lancé à 78 ans dans un retour vengeur à la Maison Blanche, digne d’un improbable scénario hollywoodien qui semble désormais réalisable. Face à lui, un président sortant qui semble plus que jamais accuser ses 81 ans, incapable de réagir ou de répondre aux outrances pourtant si caricaturales de son adversaire.

À tous les abstentionnistes ou mécontents de la classe politique française, qui depuis près de trois semaines se plaignent de l’offre politique hexagonale, pensent que leur vote est inutile ou se disent inquiets de la tournure des événements au soir du 7 juillet, un seul conseil : regardez ce qu’il se passe dans des pays non moins démocratiques que le nôtre et demandez-vous l’espace d’un instant pour quel candidat vous auriez envie de voter ?

Car c’est bien quand on se compare qu’on s’aperçoit qu’on est finalement pas plus mal lotis que les autres. Mais surtout, que nous avons le choix. Et qu’on se le dise : le choix, ça n’a pas de prix. Au petit matin du lundi 8 juillet, dans le reflet du miroir de la salle de bains, il restera donc à chacun d’entre nous qu’à assumer son choix de la veille, à l’heure de commencer une nouvelle semaine qui sera, quoi qu’il arrive, bien différentes des précédentes.