
Une véritable catastrophe. La fugacité record de 14 heures du gouvernement Lecornu, le 47e de la Ve République, restera dans notre Histoire comme un épisode aussi malheureux pour le pays que pour l’image de la classe politique française. Car à peine l’encre des lettres de démission était-elle sèche que les opportunistes de tous bords se ruaient sur tous les plateaux de chaînes d’informations en continu pour réclamer une légitimité que les urnes ne leur ont pourtant pas donnée à l’été 2024. Un spectacle pitoyable, nourri par des revendications grossières, souvent dénoncé par les observateurs, et qui pourtant continue de se dérouler sous les yeux de plus en plus fatigués des Français.
Une catastrophe également pour tous les éditorialistes, condamnés à rester scotchés à leur clavier pour modifier la teneur de leurs articles à tout moment du jour et de la nuit, au gré des humeurs de tel ministre, des désirs de tel président ou des envies de censure de tel ou tel chef de clan. Une situation qui explique, cher lecteur, l’embarras qui étreint l’éditorialiste qui écrit ces lignes à cette heure. Car, entre le moment où le point final est apporté à cette chronique et le moment où vous lirez ces lignes, qui sait si la France sera dotée d’un 48e gouvernement, voire peut-être d’un 49e à l’allure où vont les choses ?
Trève de plaisanterie. Au-delà de ces états d’âmes sans réelle grande importance, c’est bien du sort de nos concitoyens dont il faut se préoccuper. Responsabilité, stabilité, budget et vision d’avenir, voilà la recette de l’antidépresseur de tout un pays, qui a désormais besoin d’un bon prescripteur d’ordonnance et de soignants sérieux.