L’avantage avec certains parlementaires addicts aux plateaux télévisés, c’est qu’en cas de manque d’inspiration, ils offrent une source inépuisable de réflexions pouvant servir de base à tous les éditorialistes du pays.
Après la polémique liée au don de 10 millions d’euros de Bernard Arnault aux Restos du Cœur, voici que revient sur le devant de la scène la problématique majeure qui semble évidemment à leurs yeux être celle qui préoccupe le plus les Français en période de crise inflationniste : la laïcité. Alors que l’on pensait la question réglée depuis bien longtemps (1905 quand même...), la voici qui fait son retour sur le devant de la scène.
Enfin, étrangement, celle-ci est de nouveau brandie comme un étendard à l’occasion de la visite du président Macron à la Masse du Pape à Marseille. Quelques jours plus tôt à peine, les mêmes émotifs, professionnels de l’indignation médiatique étaient pourtant scandalisés que le ministre de l’Education nationale interdise le port de l’abaya dans les établissements scolaires.
Et ce pour des raisons pourtant évidentes liées à la laïcité à l’école. D’ailleurs, leur argument est imparable : ne s’agissant pas d’un vêtement religieux, l’abaya ne porte pas atteinte au principe de laïcité. CQFD.
Une démonstration éclatante de cynisme qui ne laisse cependant personne dupe de ce genre de manœuvre électoraliste de la part de ces élus prêts à tordre les textes fondamentaux de la République pour séduire un électorat qui se raréfie.