Humeur

La taxe à la française

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Taxer les avions et les autoroutes pour financer le train ? L’idée avait déjà été avancée par Elisabeth Borne il y a quelques mois mais était passée inaperçue en plein débat sur les retraites. Elle fait son retour sur le devant de la scène dans les propos du président de la SNCF Jean-Pierre Farandou, pour financer le plan de 100 milliards d’euros pour le ferroviaire à l’horizon 2040.

« S’il n’est pas financé, ce plan ne se fera pas », a prévenu le président à la commission des finances de l’Assemblée nationale. Le réflexe bien Français de la taxe a la peau dure ! A chaque problème de financement, une solution : la taxe !

L’idée est pratique, elle ne nécessite pas une grande inventivité - ce qui permet à leurs auteurs d’économiser leurs précieux talents créatifs - et surtout elle rapporte gros. Seul problème, cela reflète une déconnection totale des dirigeants avec les Français.

D’autant que ces derniers sont parfaitement informés sur les montants exorbitants déjà ponctionnés par le biais de taxes sur les carburants et les tarifs astronomiques des autoroutes qui rapportent année après année des bénéfices records à l’Etat, aux pétroliers et aux sociétés d’exploitations.

Ils ont aussi bien conscience que leurs impôts ont servi, depuis plus de 70 ans à financer à grands renforts de milliards un service ferroviaire dont ils ne voient pas toujours les résultats aujourd’hui dans les territoires.

Alors quand on leur demande de mettre à nouveau la main à la poche, comprenons au mieux leur réticence, voire leur envie de demander des comptes.