Humeur

La guerre des tables

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Chérie, on dîne à la maison ou au restaurant ? En 2022, devant les difficultés des Français à faire face à l’inflation notamment dans le cadre de la flambée des prix de nombreux produits alimentaires, le gouvernement avait élargi le champ d’intervention du ticket restaurant aux produits alimentaires non directement consommables comme la farine, les pâtes ou le riz par exemple dans les supermarchés.

Une mesure de bon sens, imaginée pour être temporaire, mais qui vient d’être prolongée, en soutien au pouvoir d’achat des Français. Une décision qui chagrine Thierry Marx, le président de l’Umih, qui dénonce un lourd manque à gagner pour les restaurateurs, qui redoutent que leurs clients privilégient l’utilisation des titres restaurants en supermarché plutôt qu’à leurs tables.

Une inquiétude légitime pour les restaurateurs mais qui ne doit pas résumer cette mesure à un cadeau fait au secteur de la grande distribution. Il s’agit avant tout d’accompagner les consommateurs dans leur quotidien, ce qui est aussi l’une des motivations des employeurs lorsqu’ils permettent à leurs salariés de bénéficier des titres restaurants.

Plutôt que d’opposer les Français qui cuisinent à domicile et ceux qui sortent, il s’agirait peut-être aussi de définir la véritable notion de restaurant, sachant que ces titres sont de plus en plus utilisés aussi pour des livraisons de « malbouffe » à domicile. Et dans ce cas, pour des questions de santé publique, au regard de la qualité proposée par certaines enseignes à des prix prohibitifs, on ne peut qu’encourager les Français à faire leurs courses plutôt qu’à se faire livrer à domicile...