Quand on n’a ni ambition claire ni possibilité d’une vision stratégique à long terme, ça n’est que quand on est rattrapé par la dure réalité des faits que l’on se décide enfin à opérer le changement. Toucher le fond pour rebondir et tenter de revenir à la surface en somme. Un pari risqué, en politique comme en entreprise, mais qui malheureusement est toujours d’actualité.
En 1997, le ministre de l’Education nationale avait appelé à « dégraisser le mammouth » pour réformer en profondeur son ministère ? Grogne générale, tollé… on ne touche pas à l’enseignement ni à ses représentants, qu’ils soient dans une salle de classe ou dans les bureaux. Un quart de siècle a passé et où en est-on aujourd’hui ? Jamais les bacheliers n’ont été aussi nombreux (95,7% de réussite au baccalauréat général) et pourtant jamais la France n’a été aussi mal classée au sacro-saint Pisa (23e) avec des résultats catastrophiques en lecture et en maths. Alors Gabriel Attal livre ses solutions : recours au redoublement, groupes de niveau et même des expérimentations dédiées au retour de l’uniforme.
Autrement dit, un aveu d’échec pour certaines méthodes dites progressistes qui prônaient notamment l’interdiction du redoublement voire même une forme de retour en arrière assez incroyable en ce qui concerne le retour de l’uniforme ! Et pour une fois, pas de levée de boucliers ou presque, dans une corporation traditionnellement encline à la défiance envers les réformes ministérielles. On imagine presque même une forme de résignation face au vaste chantier qui attend le monde de l’enseignement. Le signe que nous avons touché le fond ? Pas impossible...