Humeur

La dura lex européenne

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Dura lex sed lex. La loi est dure mais c’est la loi. La maxime juridique est bien connue et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle est appliquée à la lettre par les instances européennes. Quoi qu’il en coûte. Ainsi la Commission européenne a-t-elle mené une enquête sur l’annulation de la dette de Fret SNCF par l’Etat français.

Déficitaire, l’entreprise spécialisée dans le transport de marchandises avait été maintenue sur les rails grâce à une forte intervention financière de l’Etat. Un effort qui a permis de conserver le fret ferroviaire (et de limiter le nombre de camions sur les routes) mais jugé illégal par la Commission européenne qui demande à l’entreprise le remboursement de plus de 5 milliards d’euros. Résultat, pour ne pas avoir à régler cette amende, l’entreprise va être liquidée et une partie de ses activités (20%) sera cédée à la concurrence venue de toute l’Europe qui n’aura plus qu’à se pencher pour récolter le fruit des efforts payés par le contribuable français.

On peut régulièrement s’émouvoir de la montée des populismes entretenus par les partis avides de chaos sur la base de ce genre de nouvelles. Mais on peut aussi regretter que de telles décisions aillent autant à l’encontre des efforts de décarbonation entrepris à marche forcée par les citoyens (à la demande de Bruxelles, rappelons-le). Il serait bienvenu à la fois que les dirigeants français apprennent à soutenir leurs entreprises avec un peu plus de subtilité et que la bureaucratie européenne fasse preuve d’un minimum de pragmatisme et de bon sens. Un vœu pieux ? Amen.