Humeur

La croissance en questions

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Benjamin Busson

À chacun son sujet. Quand les candidats des partis les plus au centre de l’échiquier politique rêvent d’aborder une présidentielle sur des thèmes où le fond prime sur la forme (Europe, réformes, emploi...), leurs homologues placés aux extrêmes tablent davantage sur des sujets bien plus terre-à-terre, comme la sécurité, le pouvoir d’achat ou l’immigration. Et à moins de trois mois du scrutin, l’actualité leur donne raison, ne serait-ce qu’en ce qui concerne la question du pouvoir d’achat.

Symbole éclatant de ce thème, la hausse du prix des carburants cristallise les mécontentements des uns qui subissent la situation et l’incapacité des autres à agir pour la faire évoluer. Alors que la croissance française a battu des records en 2021 à 7%, les Français n’ont sans doute jamais autant ressenti une telle perte de pouvoir d’achat, la faute à une inflation elle aussi record.

Une situation qui marque nettement la différence d’appréciation entre les données macroéconomiques et la réalité du quotidien des Français. Un grand écart auquel devront s’adapter les candidats sous peine d’être totalement inaudibles des électeurs. Au risque surtout de se faire joyeusement doubler par leurs adversaires les plus démagogiques qui savent mieux que quiconque appuyer là où ça fait mal pour récolter les bulletins de votes les plus désespérés.