Soudaine prise de conscience, simple contre-feu ou réponse habile à des remontées des élus du terrain sur l’une des origines du mécontentement des Français ? Toujours est-il que le Gouvernement aura su faire réagir en annonçant sa volonté de lutter contre la fraude.
Ou plutôt les fraudes, puisque Emmanuel Macron a pointé du doigt tant les fraudes fiscales que sociales. Il n’en fallait pas tant pour raviver la flamme des démagogues, pourtant déjà bien à l’oeuvre depuis plusieurs mois sur le terrain social, et qui ont sauté sur l’occasion pour dénoncer une uniformité de lutte contre la fraude.
Il existerait donc, selon eux, une fraude fiscale inexcusable en ce qu’elle est pratiquée par les riches et une fraude sociale quasiment légitime car menée par les plus pauvres. La seconde étant forcément, toujours selon eux, moins nocives pour les finances de l’Etat.
Le tout sous couvert de chiffres exagérément majorés dans un sens et minorés dans l’autre afin de rendre leur théorie plus audible par le grand public.
Drôle de réaction tout de même que celle de l’exonération d’une forme de triche aux aides de l’Etat, validée par des parlementaires sous couvert de justice sociale à des fins populistes. Un deux poids deux mesures encore plus inacceptable en période de recherche permanente d’économies d’argent public, tandis que les promesses de revalorisations salariales à l’encontre des fonctionnaires vont devoir trouver des ressources financières.
Sans oublier la notion d’équité entre les Français, réclamée notamment par ceux de la classe moyenne qui voient leur curseur médian fondre au quotidien...sans pour autant tomber dans la fraude.