Humeur

L’heure de vérité

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Passés le choc et la sidération liés aux annonces démentielles du Président américain de taxer fortement et à des niveaux divers les produits à l’importation aux Etats-Unis, l’heure est à la riposte. Si les marchés financiers américains et européens ont immédiatement et fortement réagi à la baisse face aux risques que fait peser cette augmentation des droits d’entrée sur le business mondial, cette déclaration de guerre commerciale n’est que le début d’un long processus à l’issue incertaine. Quoi qu’il en soit, la France et plus globalement l’Europe vont devoir riposter, et riposter fort, en restant plus unies que jamais pour éviter le crash de leur économie. Rappelons que si les exportations vers les Etats-Unis représentent 1,6 % du PIB de la France et ne pèsent « que » 6,2 % de ses ventes totales à l’étranger. Mais certains secteurs sont davantage exposés, comme les moteurs et turbines (5,3 milliards d’euros de ventes vers les Etats-Unis), l’aéronautique (4 milliards) et les vins et spiritueux (3,9 milliards), par exemple. Mais la France est aussi un investisseur important outre-Atlantique avec 370 milliards de dollars engagés dans le pays en 2023, selon le BEA (Bureau of Economic Analysis). Un levier pour l’économie américaine qui a elle aussi fort à perdre en cas de chute de ses importations, tant son dynamisme repose depuis des décennies sur la consommation et l’export de l’American way of life. Un levier qui pèse donc dans la balance et qui aura été peut-être sous estimé par le président américain. Mais cela vaudra-t-il pour autant à certains pays ou secteurs d’activités des régimes d’exception ou de dérogation ? Rien n’est moins sûr dans cette partie de bras de fer qui ne fait que débuter et dans lequel l’Europe va devoir garder la main ferme et solide.