Quand les patrons d’EDF et de TotalEnergies s’accordent pour dire à l’unisson que « c’est l’enfer d’investir en France », il y a de quoi s’inquiéter. A priori, en écoutant ces dirigeants de groupes aussi puissants se plaindre des difficultés rencontrées pour mener à bien des projets dans les énergies renouvelables, on pourrait être tenté de sourire. Comment des dirigeants entourés d’une armée de spécialistes, techniciens, financiers ou autres juristes, peuvent-ils rencontrer de telles difficultés dans le montage de leurs projets ?
Mais à y regarder de plus près, cela en dit long sur les lourdeurs administratives cumulées au fil des ans, régulièrement dénoncées par tous les secteurs d’activités, du bâtiment aux agriculteurs, en passant par la santé. Comment alors imaginer qu’une PME, voire même une ETI, puisse mener à bien un projet dans de bonnes conditions et dans des délais raisonnables, si même les grands groupes et les multinationales les mieux structurés peinent à y parvenir ?
Deuxième axe d’inquiétude : on parle ici de projets structurants dans le domaine des énergies renouvelables. Autrement dit, un des secteurs clés de l’économie de demain, régulièrement mis en avant par l’Exécutif et les gouvernements successifs, celui qui est censé non seulement sauver la planète, mais aussi mettre la France sur les rails d’un développement vertueux et à la pointe de l’innovation. Une stratégie pleine de promesses destinée à nous donner une longueur d’avance sur le chemin de l’industrie décarbonée notamment. Pour espérer y parvenir, il faudra commencer par faire coïncider les paroles de nos élus avec les actes de nos administrations. Un chantier d’enfer !