Humeur

L’automne de tous les dangers

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Benjamin Busson

Décidément, l’Europe est bien malgré elle au coeur de bien des attentions. Après les conflits plus ou moins larvés vers l’extérieur : le Brexit l’an dernier, l’ignorance américaine au proche Orient, les trahisons anglosaxonnes dans l’affaire des porteavions, le bras de fer au sujet de la pêche des bateaux français dans la Manche... voici maintenant que surgissent de manière de plus en plus marqués les conflits en interne. La semaine dernière, la Pologne a frappé un grand coup dans la nuque de l’Union européenne en refusant de reconnaître la suprématie du Droit européen. Cet arrêt de la Cour constitutionnelle polonaise pourrait bien marquer une rupture nette dans les relations entre ce pays et l’UE.

Au-delà de la situation polonaise, il s’agit pour l’Europe d’intervenir au plus vite et le plus fort possible. Il en va de la crédibilité de l’institution vis-à-vis des pays qui ne respectent pas leurs engagements. Il s’agit aussi de tuer dans l’oeuf toutes les velléités éventuelles d’autres pays tentés de suivre la voie dissidente de la Pologne. La moindre brèche pourrait considérablement impacter l’institution européenne et affaiblir cette dernière sur l’échiquier mondial où tous les coups sont permis. Dans ce contexte, Bruxelles, qui a déjà fort à faire avec les grandes puissances planétaires, ne peut perdre de temps à régler ses problèmes internes. Elle doit désormais discuter (urgemment), valider (vite) et trancher (nettement).