Humeur

Idées courtes, petit bras

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Quand on n’a pas d’idées ou quand on manque du courage nécessaire pour entreprendre les réformes de fond qui s’imposent, la tentation est grande de puiser dans le grand catalogue des solutions rapides et peu risquées. Et alors que le travail est déjà surtaxé en France (à hauteur de 44% pour le salaire moyen, rappelons-le...) c’est encore au monde du travail que le gouvernement prévoit de demander un effort supplémentaire en envisageant la suppression d’un jour férié. Une fois de plus les payeurs seront donc soit les salariés - qui devront céder un deuxième jour férié (après celui concédé en 2004 au bénéfice des Ehpad) - soit les entreprises qui seront pour certaines presque obligées de la prendre en charge pour ne pas pénaliser leurs salariés déjà ponctionnés de toutes parts ou pour en faire un avantage concurrentiel.

Car il va sans dire qu’une telle mesure ne s’appliquera sans doute réellement qu’aux salariés du privé. Comme d’habitude, ces derniers partant en ordre dispersé n’auront pas la force de frappe des organisations syndicales du public qui parviendront sans mal à négocier, comme bien souvent dans ces cas-là, des aménagements ou des compensations.

On continue alors à jouer petit bras et à rester coincé dans les ornières qui ont mis la France dans la situation actuelle, à savoir continuer à renflouer des caisses au fond percé plutôt qu’à stopper l’hémorragie. à moins - et c’est encore sur cette éventualité que peuvent se fonder quelques espoirs - qu’il s’agisse de la fameuse stratégie des ballons d’essais pour faire diversion en attendant les vraies mesures structurelles efficaces. Allons, il n’est pas interdit de rêver...