Humeur

Hors cadre

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Grève contre la réforme des retraites, épisode 2. Et il flotte dans l’air un petit quelque chose qui laisse à penser que la saison va être longue...

Dans la série des étranges décisions prises par nos élus, voici cette fois la fermeture de la mairie de Paris le 31 janvier, par solidarité avec le mouvement de grève. On croit rêver...

Voici donc que la maire de la Capitale décide de fermer purement et simplement son hôtel de ville pour permettre à ses agents de pouvoir aller manifester. Une décision hors cadre et qui flirte avec l’illégalité. En effet, iI s’agit d’une manière à peine déguisée de rompre le devoir de neutralité du service public et d’encourager les agents à se joindre au mouvement social en subventionnant leur journée de grève puisque les heures ne seront pas décomptées des salaires, ce qui contrevient même à la loi.

Le code du travail prévoit en effet que la grève suspend le contrat de travail, et la Cour de cassation l’a confirmé en 2006 en statuant que « la grève est la cessation collective et concertée du travail en vue d’appuyer des revendications professionnelles ». Si la Mairie de Paris se dédouane en précisant que les services minimum comme l’état civil ou les services d’urgence seront maintenus, sa décision risque de peser lourd dans l’encouragement des agents de la Ville à stopper le travail. Elle devrait aussi peser dans les caisses municipales, et les Parisiens, qu’ils soient pour ou contre la réforme, seront ravis d’apprendre que non contente de présenter une dette de 7,75 milliards d’euros (source : www.paris.fr) leur collectivité se permet d’offrir quelques milliers d’heures non travaillées de plus à ses agents.