Humeur

Grève en présentiel

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Depuis le temps que certaines entreprises laissaient entendre qu’elles allaient passer à l’acte, cela devait bien finir par arriver. Mais en annonçant la réduction voire la fin du télétravail dans certains de leurs services, plusieurs grands groupes tels que Free et la Société Générale, ont mis le feu aux poudres en annonçant de simples réductions de jours de télétravail (qui passeraient de deux jours à un jour par semaine pour le groupe bancaire et de huit à six jours par mois chez l’opérateur télécoms). Rien de purement scandaleux dans les faits, si l’on se souvient que le télétravail a été mis en place à l’occasion de la pandémie de Covid, qui a pris fin il y a quatre ans maintenant.

Pour les entreprises, il s’agit de revenir à certains fondamentaux de cohésion et de travail d’équipe, mis à mal par les agendas à trous observés par les managers qui peinent parfois à pouvoir réunir leur équipe au complet en présentiel. On ne compte en effet plus les entreprise "télétravail-compatibles" dont la tristesse des bureaux fantômes n’a d’égal que l’absence d’émulation au sein des équipes démantelées, sans oublier les frustrations des salariés de production de ces mêmes entreprises, obligés de rester, eux, à leur poste en permanence. Les syndicats des entreprises concernées ont déposé des préavis de grève, accusant les entreprises de vouloir pousser les salariés à la démission. Imaginer un salarié démissionnant pour cause de suppression d’un jour de télétravail ? De quoi laisser perplexe quant à l’implication réelle de ce dernier dans l’entreprise...

D’autres évoquent un acquis social. Si chaque époque devait illustrer son rayonnement par les priorités de ses luttes sociales, nous avons de quoi nous inquiéter pour la trace que laisseront ces "combats" dans l’Histoire.