Gare à la machine à perdre
À dix mois de l’élection présidentielle (prévue les 10 et 24 avril 2022), les dents s’allongent et les couteaux s’aiguisent du côté des candidats potentiels, et cela commence à se voir !
Il y a ceux (ou celles évidemment) qui, dopés par le shoot d’adrénaline des récentes élections régionales se précipitent en jouant des coudes pour court-circuiter leur propre famille politique et tenter de prendre de vitesse leurs petits camarades, au mépris des règles établies.
Il y a ceux qui viennent ajouter une candidature de plus dans leur propre camp, au risque de voir les noms s’empiler et d’y perdre les électeurs, de moins en moins amusés par les guerres intestines.
Il y a ceux qui rêvent d’un destin présidentiel à la faveur de sondages d’opinions favorables ou de succès en librairie qu’il faudra néanmoins transformer en suffrages sonnants et trébuchants le moment venu.
Et puis, il y a ceux qui se mettent à disposition de leur parti ou qui attendent leur heure, espérant secrètement que leurs troupes les porteront jusque sur le devant de la scène le moment venu. Alléluia.
Autant de cas particuliers dont les protagonistes savent pourtant bien que l’histoire récente de la Ve République est peuplée de candidats partis trop tôt dans la course présidentielle qui se sont écroulés à bout de souffle à quelques encablures de l’arrivée.
Actionnée trop tôt ou trop vite, la campagne risque surtout de mettre en route la machine à perdre.