Humeur

Fierté

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Nastasia Desanti

Cette semaine se déroule la 61e édition du Salon International de l’Agriculture, placée sous le thème de la « fierté française ». À une époque où l’auto-satisfaction est omniprésente, notamment sur les réseaux sociaux, quand il s’agit d’agriculture, l’enthousiasme est plus que mesuré. Et pourtant, il y aurait de quoi revendiquer cette fierté. L’agriculture française est l’une des plus réglementées au monde, souvent citée en exemple pour sa durabilité. Elle demande de plus en plus de formations et ne cesse d’innover. Toujours en quête de qualité, nombreux sont ceux qui enchaînent les certifications et labels en relevant des défis aussi bien techniques qu’économiques. Il suffit d’ailleurs de se rendre régulièrement dans les exploitations pour voir l’engagement de ces derniers dans leur métier. Mais cette « fierté française » ne doit pas être un vain mot. Défendre ses couleurs, son identité ne doit pas être réduit à une quelconque forme de « populisme ». Ce patriotisme alimentaire, quand il s’agit de défendre ceux qui nous nourrissent – sans pour certains, jamais prendre un jour de congé, veiller jour et nuit quand un animal vient à vêler – mérite autant d’engouement que celui que l’on déploie pour nos sportifs lors des grandes compétitions internationales.

Enfin, à l’heure où le respect de l’environnement est une problématique prégnante, sachons voir l’évolution des pratiques culturales depuis ces 20 dernières années et surtout, donnons les moyens pour soutenir les agriculteurs dans des pratiques encore plus vertueuses. Tout cela passe par une politique cohérente, tant au niveau national qu’international. Si plus de 600 000 visiteurs sont attendus au Salon cette année, la défense de l’agriculture française ne doit pas s’arrêter aux portes du Parc des Expositions mais se traduire par un véritable soutien, sur le long terme, afin de redonner confiance à toute une filière qui en a bien besoin.