Loin de moi l’idée de commenter le choix de la mascotte des JO 2024. Il est facile pour un simple observateur, fût-il attentif et amateur des questions olympiques, de critiquer un visuel, un choix de personnage ou un nom. Trop facile de tomber à bras raccourcis sur le choix de prendre un symbole de la Révolution française, un bonnet phrygien en l’occurrence, son design et l’appellation « Phryge » qui en découle. Chacun pourra se faire sa propre opinion selon sa sensibilité...
Pour se concentrer uniquement sur la partie objective et purement matérielle de cette mascotte, peut-on écouter sans réagir l’annonce des organisateurs de faire fabriquer une grande majorité de ces peluches en Chine ? Indéniablement non. D’une part parce que depuis la crise du Covid l’opinion publique fait de plus en plus part de son envie de consommer du made in France. D’autre part parce que les organisateurs de Paris 2024 ne manquent pas une occasion de vanter l’exemplarité de leurs JO en matière environnementale, d’emploi, d’économie, d’éducation. Bref, rien de cohérent avec des mascottes fabriquées à l’autre bout du monde...
D’autant que sans faire injure aux fabricants, on ne parle pas ici de réaliser dans l’urgence un réacteur nucléaire ou une fusée bourrée de technologie de pointe. On parle ici de peluches, dans un délai de près de deux ans. Difficile d’imaginer que la 5e puissance mondiale soit incapable de relever le défi. « Avec les Phryges, faisons la Révolution par le sport » vante le site officiel des JO 2024. Pour la Révolution du made in France et de l’exemplarité, on repassera...