Humeur

État d’urgence

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Mais que se passe-t-il à Sciences Po Paris ?

Les images dévoilées la semaine dernière montrant des étudiants manifestant bruyamment et avec virulence leur soutien à la Palestine - et surtout leur opposition farouche à Israël - heurte de nombreux esprits. Qu’ils soient anciens étudiants ou professeurs de cette vénérable institution, voire de simples observateurs, nombreux sont celles et ceux qui ont été interpellés par l’attitude de ces jeunes manifestants, tout comme la passivité de l’école face à des attitudes et à des slogans haineux.

Les Universités comme les grandes écoles, et Sciences Po en particulier, ont toujours été le lieu de débats d’échanges et de discussions, parfois de manifestations plus ou moins animées et c’est bien le propre de la jeunesse de s’indigner sur les sujets qui lui tiennent à cœur. Dans le fond, il ne s’agit donc pas de remettre en cause le droit des étudiants à prendre position ou à s’opposer à l’ordre établi. Mais à quelques jours du triste anniversaire du 7 octobre, l’importation sur le territoire national du conflit israëlo-palestinien reste grandement discutable tant la réalité au Moyen-Orient dépasse largement ce que les esprits les plus brillants de ces écoles peuvent imaginer.

Quant à la forme, elle est aussi scandaleuse que désastreuse. Cris, blocages, menaces et intimidations n’ont pas leur place dans les universités, qui doivent être les sanctuaires par excellence du dialogue et des échanges civilisés, respectueux de l’avis de l’autre, sans que ne puisse s’imposer une quelconque menace. La nouvelle direction de l’institution va devoir se ressaisir au plus vite sous peine de perdre son aura (déjà fortement écornée ces dernières années) et sans doute de voir fuir certains de ses mécènes qui sont de moins en moins enclins à associer leur image et leurs finances à de tels agissements.