Au bout d’un suspense d’un peu plus de 48 heures, c’est donc François Bayrou qui a été nommé Premier Ministre, à peine deux mois et demi après le très fugace Michel Barnier. Une nomination que les bruits de couloir affirment très tendue tant les jeux politiques s’activent en coulisses. Il faut dire que le nouveau locataire de Matignon va devoir tenir la barre afin de s’attaquer à un nouveau budget aux mêmes contraintes que le précédent : soit enrayer une dette de l’État abyssale de 3 228 milliards d’euros à la fin du deuxième trimestre 2024. François Bayrou a d’ores et déjà souhaité « une réconciliation ».
Avec les Français en premier lieu voudrait-on croire, et avec les partis politiques aussi, tant il aura besoin d’appui et de soutien pour voter le budget et engager un début d’orientations politiques… avant les échéances de 2027. Les grandes manœuvres commencent donc, les chefs de partis ayant réuni leurs troupes dans la foulée de la nomination. Un renoncement au 49.3 en échange d’une « non-censure » a ainsi été mis sur la table par les Socialistes. Le RN a quant à lui assuré qu’« a priori », il ne censurerait pas non plus le nouveau gouvernement à condition d’être écouté sur certaines mesures. Reste les Insoumis qui n’ont jamais aussi bien porté leur nom et promettent déjà une censure d’emblée. À quelques jours des fêtes de fin d’année, les Français sont spectateurs de ce manège politique où une trêve de Noël ne semble pas prête de se dessiner… Lucides, les premiers mots de François Bayrou ont d’ailleurs été, en hommage à François Mitterrand – dont il a été ministre de l’Éducation nationale – « Enfin, les ennuis commencent ! ». On ne peut sans doute que tristement lui donner raison…