Humeur

Du bruit pour du vent

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“On ne peut pas additionner tous les refus”, estime à juste titre Nicolas Hulot au sujet de l’ampleur de la subite et très récente contestation face à l’éolien. Il est vrai que la campagne des régionales et des départementales, à défaut d’intéresser les citoyens sur les compétences des collectivités concernées, a eu le chic pour cristalliser les débats sur des thématiques hors-sujet. En tête de celles-ci, la sécurité et la pollution visuelle (et parfois sonore) causée par les éoliennes. Etrangement, ce dernier thème est souvent revenu sur le tapis, certains élus ou candidats se faisant les Don Quichote du XXIe siècle face à ces moulins à vent modernes, tournant et retournant la question dans tous les sens sans jamais y répondre clairement.
Car s’opposer au nucléaire, au pétrole, au charbon mais aussi à l’éolien ou au solaire pose l’équation qui fâche : quand la demande en électricité n’a jamais été aussi forte et qu’elle s’apprête encore à croître (avis aux farouches défenseurs des véhicules électriques), comment assurer l’alimentation de tout un pays sans en passer ni par le nucléaire ni par les énergies renouvelables ?
L’équation est donc posée. Attendons-nous à un florilège de “oui mais...” dans un camp comme dans l’autre. Alors oui, Nicolas Hulot a raison : on ne peut pas additionner tous les refus. Malheureusement, on serait aussi tenté de lui opposer que lorsqu’on prétend à agir vraiment, on ne peut pas fuir sans cesse ses responsabilités...