
Parce que l’enfer est pavé de bonnes intentions, le législateur ne peut pas toujours être pointé du doigt lorsqu’il tente d’améliorer la vie de ses concitoyens. Toutefois, il faut admettre que dans une certaine forme d’aveuglement législatif ou d’ignorance du « terrain », l’hémicycle voit trop souvent apparaître des textes complètement déconnectés de la réalité et des priorités des Français.
On passera rapidement sur le retour au premier plan de la question du scrutin proportionnel, consultation complètement anachronique qui figure, au classement des préoccupations des Français, loin, très loin, très très loin même, derrière la santé, l’éducation, la sécurité et le pouvoir d’achat, entre autres.
C’est donc la question des listes paritaires dans les communes de moins de 1000 habitants que les parlementaires ont choisi de traiter et de valider la semaine dernière (de justesse, tant la question divise les parlementaires). À un an des élections, la réforme semblait donc absolument nécessaire aux yeux de la ministre chargée de la ruralité, à croire que la bonne tenue des prochaines municipales dans les petites communes devait absolument en passer par cette proposition de loi.
Si la question de la progression de la parité n’est absolument pas remise en cause dans ces lignes, celle de la capacité des petites communes à adapter leur fonctionnement en si peu de temps relève de la méthode Coué, tant les élus ruraux se trouvent déjà dans la difficulté au moment d’établir des listes complètes libres. Il faut vraiment méconnaître la société de 2025, mais aussi la complexité de nos territoires et leur composition pour laisser transparaître, en filigrane, que ce sont les hommes qui empêcheraient les femmes de se présenter sur les listes et de figurer au sein des conseils municipaux des petites communes.