Humeur

Droit dans les yeux

Depuis le début de la crise sanitaire, de nombreuses voix s’élèvent, patronat et élus locaux en tête, pour mettre fin à la« suradministration ».

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Benjamin Busson

Plus qu’une lecture comptable pure et simple des tableaux d’effectifs (et d’avancements) des services de l’Etat, c’est un véritable changement de logiciel qui s’avère nécessaire, si la France veut s’aventurer dans cette voie.

Et comme tout nouveau logiciel, celui-ci devra être réfléchi en amont, sur les bases d’une stratégie globale à l’échelle nationale, prenant en compte à la fois les besoins créés par l’échelle européenne et l’existence d’une concurrence mondiale. Mais il devra aussi prendre en compte les spécificités françaises, historiques, culturelles et sociétales, avec sans doute des choix forts.

Il faudra ensuite le tester, accepter l’existence de bugs, puis les réparer pour ajuster et effectuer les réglages avant une mise en place effective. Autrement dit, inutile de s’engager sur un seul mandat, le chantier est titanesque. Mais la question mérite d’être étudiée : la crise sanitaire a souligné la lourdeur administrative, elle doit aussi nous interroger sur les choix stratégiques à opérer.

La France de 2021 peut-elle encore se permettre de s’appuyer sur un modèle créé en 1945 ? Evoluer ne signifie pas régresser ou faire du « progressisme » clientéliste. Cela veut dire vivre avec son temps et regarder la réalité, aussi dure soit-elle, droit dans les yeux.