Humeur

Des chiffres et des hommes

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Il y a 80 ans jour pour jour à l’heure d’écrire ces lignes, les côtes normandes étaient le théâtre de la plus grande opération militaire jamais connue dans le monde. Le 6 juin 1944, le D-Day (Jour J) a donc marqué le début du débarquement allié en Normandie : 156 000 hommes dont 23 000 parachutistes soutenus par 1 200 avions se sont lancés à l’assaut de cinq plages des côtes normandes au prix d’une lutte acharnée et de lourds pertes (10 000 hommes seront tués sur les plages normandes en un jour), ouvrant la voie à l’entrée sur le sol français du gros des troupes et du matériel destiné à libérer la France.

Car il faut bien se le rappeler, le D-Day n’est que le début d’un combat sans merci qui va durer près d’un an dans les campagnes et les villes hexagonales. Une année d’une lutte, pied à pied, au cours de laquelle des Alliés venus du monde entier sont morts pour libérer la France et par la même occasion le monde du nazisme. N’oublions pas ces milliers de jeunes soldats mais aussi de civils qui ont sacrifié leur vie pour défendre la liberté des générations suivantes. Etre opposé à la guerre ne signifie pas que, pour l’éviter à tout prix, nos démocraties doivent accepter de renoncer à leurs principes les plus fondamentaux.

Ainsi, l’adage Si vis pacem, para bellum que l’on doit aux Romains, ne fait en aucun cas la promotion du conflit armé. Il doit au contraire être interprété comme l’impérieuse nécessité de montrer les muscles et d’envoyer le message à celui qui vous menace, que vous êtes insensible à la peur de combattre. Tout comme l’immense courage des soldats de 1944, la faiblesse des Etats de 1939 ne doit pas être oubliée en ces périodes de troubles aux portes de l’Europe, alors que l’Histoire se rappelle à nous plus que jamais.