Humeur

Des chiffres et des hommes

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Benjamin Busson.

Alors que nous nous posons la question, dans ces pages, en compagnie du Directeur de la Banque de France et des acteurs économiques locaux, de l’essoufflement de la reprise post-Covid il en est certains pour lesquels la réponse est toute trouvée. Il suffit par exemple de regarder les chiffres dévoilés il y a quelques jours par le géant américain Amazon pour s’apercevoir que la pandémie n’a pas eu d’effets négatifs sur ses résultats. Avec un chiffre d‘affaires de 9 milliards d’euros dans l’Hexagone en 2021, il a enregistré une progression de pas moins de 23% en un an. De quoi laisser songeur bon nombre de ses concurrents, dont le groupe Fnac Darty, désormais dépassé par le groupe américain.

Des résultats qui proposent une double lecture : le première appelle à l’optimisme, Amazon prouvant que des modèles comme le sien peuvent émerger, réussir, créer de l’emploi (18 500 salariés en France) et permettre à de nombreuses TPE et PME de disposer d’une place de marché mondiale. La seconde est plus mesurée. Pour les détracteurs de Jeff Bezos, la réussite du modèle Amazon repose dangereusement sur les prix cassés et la compression des marges de ses 13 000 TPE-PME hexagonales dont les frais de commission augmentent régulièrement.

Une idée reçue que veut faire oublier le groupe en communiquant sur son versement de « 470 millions d’euros de prélèvements directs » en 2021. Intéressant mais pas encore suffisant pour clore le débat, entre les « pro » et les « anti », bien parti pour durer...