Après l’épisode catastrophique de la dissolution et le non moins cataclysmique chapitre de la censure du gouvernement Barnier, nous avons échappé à une nouvelle crise paralysante avec le rejet de la motion de censure... Mais pour combien de temps ? L’adoption du budget, et du projet de loi de finances de la sécurité sociale devraient encore ajouter un peu de suspense à ce début d’année bien mouvementé.
En sauvant sa tête jeudi dernier, le Premier ministre a aussi donné un peu d’air au pays en voie d’asphyxie. Les collectivités tâtonnent pour définir leurs axes budgétaires tandis que les entreprises ont carrément appuyé sur le bouton « pause » depuis décembre. Un attentisme aussi regrettable que compréhensible au regard du piètre spectacle envoyé par quelques acteurs du Palais Bourbon, où les cabotins se pressent sur le plateau pour jouer les premiers rôles, bien trop heureux de se voir offrir une scène, un éclairage et un temps de jeu bien plus grands que celui que leur talent méritent. Quant à celles et ceux que les urnes avaient condamnés aux seconds rôles, les voici qu’ils déclament leur mauvais texte et menacent le metteur en scène de stopper la pièce s’ils n’obtiennent pas gain de cause dans leurs revendications, faisant fi des spectateurs médusés.
Un chantage qui enfonce la troupe France toute entière vers encore davantage de difficultés financières sans émouvoir le moins du monde ses responsables qui n’ont qu’un objectif égoïste : occuper la scène.
Puisque nous en sommes, pour quelques jours encore à la période des voeux et puisqu’il est désormais acté que l’année 2025 ne sera pas celle, ni des grandes réformes ni de la sérénité absolue, formulons celui que l’intérêt collectif puisse enfin primer sur les intérêts partisans de quelques - uns pour donner encore de l’air au pays et que cette année ne soit pas celle qui consacre les médiocres, et avec eux, la crise et le chaos.