Qui pourra arrêter les géants chinois de la vente en ligne ? Alors que Shein est devenu le premier vendeur de vêtements en France, l’industrie textile n’a jamais été autant en difficulté qu’aujourd’hui. Fermetures d’usines, chute des fleurons, arrêt quasiment net des ouvertures de boutiques physiques... rien ne semble pouvoir freiner l’inversion des courbes.
S’il est de bon ton de railler le président Trump et ses excès, force est de constater que ce dernier a pris le problème à bras le corps au cours des derniers mois en taxant fortement, les produits de moins de 800 dollars entrant par la poste aux Etats-Unis. De son côté la Commission Européenne, plus encline à porter le coup de grâce à ses fleurons automobiles continentaux en leur imposant des normes ubuesques, se contente courageusement de mesurettes facilement contournables, notamment en raison du flot ininterrompu de colis qui inonde l’Europe, rendant impossible un contrôle douanier suffisant de la part d’agents débordés.
Et tandis que le pouvoir d’achat des Français de classe moyenne fond à vue d’oeil, il devient de plus en plus évident que les consommateurs sont de plus en plus tentés de se diriger vers des plateformes de fast fashion bon marché. Et donc vers des produits chinois. Pour faire consommer français, rendons du pouvoir d’achat aux Français. La semaine dernière dans ces pages, Amir Reza-Tofighi, le patron de la CPME nationale proposait de « faire sauter les 20% de charges salariales » pour obtenir 20% d’augmentation de salaire immédiate.
De quoi booster une consommation facilement récupérable sur la TVA mais aussi sur des produits locaux plus haut de gamme, tout en redonnant un coup de fouet au moral des salariés. Et ça, par les temps qui courent, ça n’a pas de prix.