Humeur

Coup de chaud

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Nastasia Desanti

C’est le sommet des paradoxes. Cette année, la COP 28 (28e conférence réunissant les pays signataires de la Convention Cadre des Nations Unies sur le climat) se réunit jusqu’au 12 décembre, à Dubaï, État dont les pratiques sont loin d’être en accord avec une réduction des émissions de carbone. En effet, en 2009, un rapport du WWF affirmait que Dubaï était le pays avec l’empreinte carbone la plus élevée au monde. Rien que ça. Mais c’est bien au cœur d’une des plus grandes puissances pétro-gazières que va se jouer l’avenir des énergies fossiles et de la transition énergétique.

Et alors que 2023 est bien partie pour être l’année la plus chaude jamais enregistrée sur le globe, ce sont près de 70 000 personnes qui sont comptées pour faire le déplacement... Pas en train bien entendu. Parlons ensuite du Président de la COP28 : Sultan al-Jaber, ministre de l’Industrie émirien, dirigeant d’une société d’énergies renouvelables mais surtout, patron du géant pétrolier national Adnoc. Difficile dans ces conditions de demander aux pays signataires de la convention d’entamer une transition drastique de leurs outils de production, industrie en tête, mais aussi des modes de vie et de consommation, dans un pays où les pistes de ski et les îles sont artificielles…

Pourtant, les enjeux sont plus urgents que jamais, à l’heure où le monde se retrouve désormais sur une trajectoire de réchauffement de 2,9 °C à horizon 2100, alors qu’en 2015, les Accords de Paris prévoyaient de limiter la hausse à +1,5 degrés…. Petite victoire néanmoins pour les pays « en voie de développement » victimes du réchauffement : un fonds de compensation financière sera alimenté par les pays riches… mais sans obligation toutefois.