Humeur

Comme un goût d’inachevé

Lecture 2 min
Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Personne n’avait osé y croire, le recours au 49.3 sonne implacablement comme un constat d’échec.

Un échec pour l’éxécutif qui s’est entêté à imposer une réforme mal née, mal construite et incomplète dans un calendrier incompréhensible.

Un échec pour le gouvernement qui n’a par conséquence jamais été en mesure de la faire accepter aux Français.

Un échec pour les parlementaires de tous bords. Ceux de la majorité, pris en tenaille entre la raison et le devoir, pour assurer la défense d’une réforme difficile. Seuls les députés de l’opposition semblent tirer leur épingle du jeu, bénéficiant de la maladresse et de l’aveu de faiblesse gouvernemental. Une réussite de façade que seule l’adoption d’une motion de censure pourrait transformer en victoire politique.

Quant aux citoyens, les voilà désormais à la fois otages et spectateurs désabusés d’une situation qui les concerne au plus haut point mais qui finit par leur échapper totalement. D’une réforme pronant la justice découle aujourd’hui une situation de fracture entre les grévistes adeptes des blocages et celles et ceux qui seront impactés et lourdement pénalisés par ces mouvements. Que de termps perdu, d’énergie gâchée et d’argent dépensé pour en arriver à un constat d’échec de tous les côtés.

Ne nous y trompons, pas, ces épisodes ne resteront pas sans conséquence sur la perception que pourront avoir les Français du travail parlementaire, entre les outrances de la Nupes, les négociations d’un autre temps et un final expéditif au goût amer d’inachevé. D’ailleurs, l’article 49.3 est loin de clore le dossier de cette réforme, bien au contraire.