
Dans son rapport sur la situation des finances publiques début 2025 publié la semaine dernière, la Cour des Comptes ne mâche pas ses mots pour qualifier la situation française en la matière. « Dégradation exceptionnelle », « dérive inédite », « dérapage »… les magistrats tirent la sonnette d’alarme pour alerter les consciences. Une fois de plus, serait-on tenté de préciser, tant l’institution semble répéter inlassablement, année après année à quel point il est urgent d’agir en matière de finances publiques. Une chose est sûre, on n’est pas vraiment surpris à la lecture du rapport. Ce qui est plus surprenant, c’est l’ampleur du dérapage... Ce qui est encore plus troublant, c’est de constater que malgré les évidences et les rappels à l’ordre, la nécessité de faire des économies ne semble pas vraiment partagée par un certain nombre de nos élus et parlementaires, entre ceux qui rejettent la faute sur leurs prédécesseurs et ceux qui osent aujourd’hui encore promettre de raser gratis. Incompétence, irresponsabilité totale mensonge ou mauvaise foi ? Faites votre choix.
Quant au Président de la République qui dans le Financial Times estime que la règle du déficit public à 3% est caduque, sous couvert de vouloir faire accélérer l’Europe, il semble omettre que le déficit de la France pointe déjà aujourd’hui à 6% du PIB pour une dette dont la charge s’élève à 59 milliards d’euros. Seul pays d’Europe à voir ses finances publiques se dégrader selon la Cour des Comptes, la France reste donc dans le déni. Elle devrait pourtant réfléchir sérieusement à réformer les cours de finances publiques dispensés à l’INSP (ex-ENA) et pourquoi pas faire intervenir quelques professeurs des pays voisins qui semblent, eux, avoir trouvé quelques solutions...