Humeur

Changement de paradigme

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Depuis le premier choc pétrolier de 1973 - et surtout le franchissement du seuil symbolique du million de chômeurs en 1975 - les chiffres du chômage font office de mètre-étalon pour l’économie française. Le premier fléchissement permet aux gouvernements en place de s’enorgueillir de l’efficacité de leur politique économique quand le moindre rebond des chiffres sert de prétexte aux oppositions pour tacler les gouvernants.

Ainsi va le jeu politique depuis cinquante ans, habituant les Français à suivre et commenter les moindres évolutions des statistiques de Pole emploi.

Voilà donc que les dernières en date révèlent que le taux de chômage en France (hors Mayotte) s’élève à 7,1% à la mi-mai. Un véritable exploit puisque un taux aussi bas n’avait pas été atteint depuis 1982 et qu’il est obtenu malgré une inflation toujours aussi élevée.

Voilà qui devrait donc rendre le sourire au pays tout entier, plus que jamais aux portes du plein emploi.

Pourtant, une telle annonce n’obtient aujourd’hui pas l’écho escompté dans l’opinion publique. La faute sans doute à une croissance atone (+0,2%) et à cette inflation qui plombe les budgets des ménages. Quant aux entreprises, freinées dans leur élan par les difficultés de recrutement, elles peinent elles aussi à se réjouir de ne pas parvenir à attirer les 7,1% de demandeurs d’emploi dans leurs effectifs.

Un changement de paradigme pour notre société qui va devoir trouver un autre thermomètre que celui des chiffres du chômage pour évaluer son état de santé.